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La prospection Pluvier guignardA l'instigation de François Legendre, des comptages nationaux interannuels étaient initiés en 2002 "à la recherche du Pluvier guignard" (Charadrius morinellus) lors de ses passages migratoires printaniers et automnaux, avec pour objectif de préciser son statut migratoire en France, d'identifier les sites géographiques importants pour cette espèce et de mieux connaître les types de milieux recherchés par le guignard.En Ile-de-France, cette enquête n'a débuté qu'à l'automne 2003 où elle a suscité un très fort engouement. Cette année-là en effet, pas moins de 28 ornithologues participaient à une prospection dans la partie sud du département des Yvelines. Malheureusement, au vu de la rareté et de la discrétion de l'espèce rendant sa découverte difficile, les rangs des prospecteurs se sont sensiblement clairsemés. Pourtant, à l'automne 2004, deux groupes distincts de 4 et 5 oiseaux étaient observés dans ce même secteur francilien. Champ de pois fanés, Us (Val d'Oise) Où chercher ?En Ile-de-France, l'oiseau est à rechercher dans les vastes plaines céréalières, habitat particulièrement déserté par les observateurs préférant de beaucoup les abords des différents plans d'eau ou les réseaux de haies à la recherche des nicheurs au printemps et des migrateurs à l'automne. Dans notre région, ces comptages nationaux sont donc apparus comme l'occasion de prospecter des secteurs très peu (ou pas) connus. Pluvier guignard adulte en plumage nuptial Le Pluvier guignard peut fréquenter toutes les étendues planes dont la végétation rase n'excède pas 5 cm de haut. Arbres, arbustes et autre végétation haute (proximité d'un champ de maïs sur pied) sont autant de facteurs défavorables à la présence de l'oiseau. Il est donc préférable de prospecter les plus grandes parcelles qui peuvent être des champs de pois fanés, des champs de lin récoltés, des labours fins, des friches rases, des prairies rases (pelouses d'aérodromes par exemple)... Un champ se montrera plus attractif s'il est caillouteux et s'il est un peu en hauteur (mais tout en restant le plus plat possible). L'espèce, courte sur patte, n'aime en effet pas les grosses mottes de terre des labours grossiers. Il faut donc privilégier les sites dégagés où la vue porte loin. En Ile-de-France, un champ plat, si possible caillouteux, au sommet d'une butte surélevée de quelques mètres par rapport aux environs peut donc se révéler propice. L'espèce est connue pour être fidèle à ses sites de halte. Un site sur lequel des Pluviers guignards ont été notés par le passé pourrait donc bien être situé dans une zone où l'espèce est régulière. Cependant celle-ci est susceptible d'être vue partout : il est bien entendu évident que tous les sites favorables de haltes régulières n'ont pas encore été découverts ! Il convient donc de ne pas se limiter à la liste des sites "connus", pour chercher également aux alentours. C'est d'ailleurs l'essence même de toute prospection... Préférez d'ailleurs prospecter près de chez vous de façon à pouvoir mettre une pression forte, même si peu de temps à chaque fois. En effet, il est plus "rentable" de faire vingt fois une heure plutôt qu'une fois vingt heures ! Liste des communes franciliennes où l'espèce a déjà été vueEssonne
Seine-et-Marne
Val de Marne
Val d'Oise
Yvelines
Quand chercher ?Le Pluvier guignard est à rechercher en Ile-de-France lors de ses passages migratoires qui ont lieu :
Bien entendu, ces périodes sont approximatives et il n'est pas impossible d'observer un oiseau avant ou après les dates citées. Trois comptages annuels sont organisés. C'est durant ces trois journées (généralement des samedis, pour éviter autant que possible la chasse) que la prospection doit être la plus systématique. Le premier comptage concerne le passage prénuptial et a lieu traditionnellement le 8 mai. Les deux autres comptages concernent le passage postnuptial et ont lieu à l'occasion des deux plus importants pics observés lors de la migration d'automne : le premier au pic du passage des adultes à la fin août et le second au pic du passage des juvéniles à la mi-septembre. Pluvier guignard juvénile, Dammarie (Eure-et-Loir) Pluvier guignard adulte en plumage nuptial L'oiseau...Le Pluvier guignard, à l'instar de toutes les autres espèces aviennes, est plus actif le matin et en fin de journée. C'est donc à ces moments qu'il convient de le rechercher. Il convient ici d'attirer l'attention de tous les prospecteurs sur le fait que la grande majorité des parcelles prospectées sont privées et interdites d'accès. Si le Pluvier guignard est réputé peu farouche, il peut se montrer extrêmement discret et très difficile à voir. Comment participer ?Les coordinateurs régionaux de l'enquête sont Georges Jardin et Laurent Chevallier (vous pouvez vous procurer leurs coordonnées en vous adressant directement au Corif). En les contactant, vous pourrez connaître la liste des communes que d'autres observateurs se sont déjà proposé de prospecter. Vous aurez donc la possibilité de choisir un secteur non attribué. Ainsi seront évités les doublons et la surface explorée en sera augmentée. Il vous faudra ensuite vous rendre sur le terrain avec, si possible, une carte au 1/25.000, prospecter avec toute la réussite que l'on vous souhaite et noter scrupuleusement les oiseaux aperçus. Il est important de noter :
Il est également fondamental de communiquer vos "non-données". A votre retour du terrain, merci de faire parvenir vos données (ou non-données) aux coordinateurs régionaux. Bredouille ?Pluvier guignard juvénile, Ile d'Ouessant (Finistère) Il est évident que la prospection "Pluvier guignard" est également une bonne occasion de visiter des sites boudés par les observateurs. Les oiseaux vivant ou s'arrêtant dans ces grandes plaines ne sont que rarement notés dans les synthèses ornithologiques locales. En cherchant un Guignard, il est possible de trouver un Busard, des Traquets motteux, un Pluvier doré, un Tarier des prés, une Bergeronnette flavéole voire un Faucon émerillon, un Hibou des marais ou même une Cigogne... Et n'oubliez pas non plus qu'une telle prospection peut-être aussi une sortie conviviale réalisée entre amis ou parents. Quant aux résultats de l'enquête...Après chaque période de comptage une synthèse est réalisée par François Legendre et envoyée à tous les participants, uniquement par courriel. Celle ci est également diffusée sur la liste de discussion "Obsfr" de Yahoo. Chaque observateur y est cité. Dans quelques années, quand la connaissance de cette espèce aura suffisamment progressée, ces comptages seront repris et feront l'objet d'une synthèse générale qui sera publiée dans une revue d'ornithologie.
Remerciements Nos sincères remerciements vont d'abord à tous les observateurs qui ont participé, participent ou participeront à cette enquête. Sans eux, elle ne pourrait exister. Ils vont ensuite à Jean-Yves Barnagaud et Georges Jardin qui nous ont aimablement permis d'utiliser leurs clichés pour illustrer nos propos.
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