Haut de page

Saisir vos observations
L'espèce du mois

La Foulque macroule

Quel est ce gros oiseau bossu avec des pattes d’alien ? Tout noir, un front blanc… plouf !

Espèce du mois
Lire la suite...
Photothèque Sonothèque Bibliothèque Saisir vos observations L'espèce du mois
L'espèce du mois

L'Hirondelle de rivage

Riparia riparia

 

 

L'hirondelle de rivage est l'une des plus petites hirondelles. Toutes les espèces d'hirondelles ont inspiré nombre d'écrivains. Et parmi eux, Jules Renard qui les décrivaient comme ceci : « L'hirondelle, le jouet préféré du vent » . Fragile, légère, virevoltante, toujours en mouvement ; le chanteur Charles Trenet la célébrait si bien en chantant « Bonjour bonjour les hirondelles , y a de la joie dans le ciel par dessus le toit ...........partout y a de la joie »

Synonyme du retour du printemps, l'hirondelle représente l'espérance et le bonheur.

  © Blongios nain

© LPO-IDF

 

Ordre : Passeriformes
Famille : Hirundinidés
Genre : Riparia
Espèce : Riparia riparia

Son physique

C’est un petit passereau, à ailes pointues, et adapté à une vie aérienne. Sa taille est d'environ 12 cm et son poids oscille entre 12 à 18 grammes. Elle est de couleur gris brunâtre sur le dessus et de couleur blanche sur le ventre. Sa queue est peu profondément fourchue. Son bec fin de couleur noir indique un régime insectivore. Cette hirondelle vole près du sol et souvent au ras de l'eau, rarement en altitude.

© F.Desbordes

Hirondelle de rivage © dessin de François Desbordes

Sa vie, son territoire

En Île-de-France, l’Hirondelle de rivage fréquente les carrières et les gravières. Ainsi pour ma part, je les ai observées à la carrière des Grésillons à Triel-sur-Seine le matin du 19 mai 2020 en présence de deux autres ornithologues où nous y avons dénombré une quarantaine d'individus. L’Hirondelle de rivage est un oiseau grégaire. Elle se nourrit principalement d'insectes et d'araignées qu’elle capture en plein vol, parfois sur le sol ou à la surface de l’eau. Il n’est d’ailleurs pas rare de l’observer chassant en groupe au-dessus des plans d’eau. Dans les airs, elle est rapide et habile.

© P.Richard

Hirondelle de rivage © P. Richard

Ses amours

Le comportement de l'Hirondelle de rivage est plutôt marqué par la fidélité. Sa communication est à la fois visuelle et auditive. La cour s'effectue par le chant et par des poursuites ente mâles et femelles à proximité des sites de nidification. Elle niche en colonies qui peuvent atteindre plusieurs centaines de couples. Inféodée à l'eau, elle évite les zones boisées et les zones densément bâties comme les grandes villes et affectionne les bords de cours d’eau, de lac ou de mer. C'est un oiseau fidèle à son territoire. C'est un des rares oiseaux qui creuse le sol pour pondre ses oeufs. Elle a donc besoin d’un sol meuble et nu, argileux ou sablonneux qu’elle trouve à l'intérieur de sablières, de gravières ou sur des bancs sablonneux. Le nid est fabriqué à partir d'un mélange d'herbes et de plumes et peut être utilisé plusieurs années de suite. Lors de la nidification, les deux parents participent à l'aménagement du nid, à la couvaison et aux soins apportés aux oisillons. Les oeufs sont au nombre de trois à six. L'incubation dure de quatorze à seize jours et les hirondeaux quittent le voisinage du nid au bout de vingt-cinq jours.

© J.Coatmeur

Nids d’Hirondelle de rivage © J. Coatmeur

Ses vacances

Eh bien, « ces petits bouts de volants » visitent nos contrées d’avril à octobre et passent leurs vacances hivernales en Afrique occidentale tropicale. Quelle route ! De grandes migratrices ! A la fin de l’été, avant le départ en migration, elles se rassemblent en grands groupes et forment des dortoirs par centaines dans les roseaux.

© P.Richard

Hirondelle de rivage © P. Richard

Les principales causes de mortalité

L'hirondelle de rivage est une espèce protégée par la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature. Les causes de mortalité sont multiples et sont dues aux collisions avec les véhicules, à l’utilisation intensive d’insecticides qui les privent de nourriture, à l'exploitation des fronts de taille dans les carrières pendant la nidification qui cause la destruction des oeufs ou des oisillons, à la pollution et aussi à certains prédateurs comme les petits mammifères lorsque leur nid est accessible. De mauvaises conditions d’hivernage causent certaines années d’importantes mortalités.

L’activité humaine cause, à la fois, la destruction de certains de ses habitats naturels par l’artificialisation des berges de cours d’eau mais lui fournit aussi des habitats artificiels par l’exploitation des carrières de sable et la création de fronts de taille. L'exploitation des carrières et de sablières sans prise en compte de l'installation des hirondelles peut être fatale pour une colonie. Ainsi, de nombreux exploitants de carrières s’impliquent dans la conservation de cette espèce en maintenant à chaque printemps les fronts de taille occupés le temps de sa reproduction.

Depuis 2013, anciennement le Centre Ornithologique Île-de-France et maintenant la LPO Île-de-France, réalise en partenariat avec le Conseil départemental de l’Essonne, un suivi des Hirondelles de rivage sur les carrières du département et préconise les mesures de conservation des colonies.

Effectifs et tendances en Europe, en France et en île-de-France

L’Hirondelle de rivage est une espèce cosmopolite, puisqu’elle est présente sur presque tous les continents. En Europe, elle est répandue très largement et la population est estimée entre 3 et 8 millions de couples. D’après l’UICN, même si on observe un déclin, celui-ci est léger et la population suffisamment importante pour classer l’espèce en « préoccupation mineure ». La dernière évaluation de l’UICN pour cette espèce date de 2016.

En France, l'Hirondelle de rivage est commune, et sa population est estimée entre 50 000 à 150 000, ce qui représente 1% des effectifs de l'ouest de l'Eurasie. L'espèce est bien représentée dans les deux tiers nord du pays avec des inégalités selon les régions. Les effectifs sont jugés stables et à l’image de la situation européenne, l’espèce est classée en « Préoccupation mineure » sur le territoire national.

Dans notre région, d'après Faune Île-de-France, des colonies sont présentes entre autres dans les Yvelines à Saint-Martin-la Garennes, en Seine-et-Marne, à Précy-sur-Marne et Charny, en Essonne à Ballancourt-sur- Essonne et à Coudraie. Chacune de ses colonies compte plusieurs dizaines d’individus. La population francilienne est en diminution ces dernières années passant d’une estimation de 6000 à 10 000 couples dans les années 1990 à 4000 couples sur la période 2009-2014 (Malher et al, 2017). L’Agence régionale de la Biodiversité a donc reclassé l’Hirondelle de rivage en 2018, passant ainsi du statut d’« espèce quasimenacée » au statut d’ « espèce vulnérable ».

© Répartition

Carte de nidification de l’Hirondelle de rivage Riparia riparia en Île-de-France (issue de l’Atlas des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France, 2009-2014).
En rouge les nicheurs certains, en orange les nicheurs probables et en jaune les nicheurs possibles. Les cercles concentriques donnent une idée des effectifs nicheurs par maille du quadrillage : de 1 à 10 couples pour les petits cercles, de 11 à 100 pour les plus grands cercles, des losanges lorsqu’il n’y a pas eu de dénombrement.

© dessin

Hirondelle de rivage © Dessin de L. Schlemmer

Le saviez-vous ?

Tiré d'un proverbe français, l'hirondelle ne fait pas le printemps.

Bibliographie

Ouvrages

  • AP. Géroudet, 1973. Les passereaux volume 1. Delachaux et Niestlé, 235 pages.
  • Issa N. & Muller Y. (2015). Atlas des oiseaux en France Métropolitaine. Nidification et présence hivernale. LPO / SEOF / MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris, 1408 p.
  • Atlas des oiseaux d’Ile-de-France, 2009-2014, CORIF. page 84 Engoulevent d’Europe.
  • K. Mullarney, L. Svenson, D. Zetterstrom, P.J. Grant, 2015. Le guide ornitho. Delachaux et Niestlé, 399 pages.
  • D. Alvès, J. Sériot, 2002. Les hirondelles - Description, moeurs, observation, protection, mythologie. Delachaux et Niestlé, 180 pages.
  • Revue « la Salamandre » du 10 juin 2018.

Sites internet

Article rédigé par Marc Bodenant