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Le Lérot

Eliomys quercinus

 

 

En anglais : Garden dormouse

« Le loir demeure dans les forêts et semble fuir nos habitations ; le lérot au contraire habite nos jardins, et se trouve quelquefois dans nos maisons » Georges-Louis Leclerc de Buffon – Histoire naturelle (1824)

  © Lérot

Lérot © A. Le Dru / LPO LOIRE

 

Ordre : Rodentia
Famille : Gliridae
Genre : Eliomys
Espèce : Eliomys quercinus

Un petit rongeur masqué

Le lérot est un rongeur de petite taille. Son corps mesure entre 10 et 17 centimètres. Sa queue, quant à elle, mesure une dizaine de centimètres. Il pèse entre 50 et 150 grammes. Son poids peut atteindre 200 grammes en automne, avant la période d'hibernation.

© Lérot

Lérot - Source : www.pronatura.ch 

Le lérot se démarque par ses grandes oreilles et un masque noir allant des yeux jusque derrière ses oreilles. Sa tête est plus fine et a une forme plus pointue par rapport à son cousin le Loir gris Glis glis. Son museau est parfois plus clair, tirant sur le roux, par rapport au reste de sa tête. Les poils du dessus de son corps sont de couleur marron, tandis que le pelage du dessous est blanc. Ses pattes, quant à elles, sont rosées. La queue du lérot est recouverte d’un pelage dense et court. La première partie de celle-ci est grise, puis devient noire jusqu’à son extrémité. Elle se termine par une petite boule de poils formant une sorte de pinceau noir et blanc. Le dessous de sa queue est également blanc.

Écologie de l’espèce
Le rongeur d’Europe le plus carnivore

Le lérot est un animal nocturne. Son lieu d’habitat peut être très varié : arbres (il a une préférence pour les résineux et les feuillus), les cavités, buissons, murs d’habitation, greniers, zones de rochers, etc. Toutefois, il évite fortement les zones urbaines très denses qui sont peu compatibles avec son mode de vie.

Le nid de ce rongeur ressemble à une boule composée de végétaux (mousses et herbes) et de poils. Pour ce faire, il réutilise d’anciens nids d’écureuils ou d’oiseaux qu’il réaménage par la suite. Il lui arrive aussi de construire des nids dans les habitations, notamment pour la période d'hibernation, de novembre à mars.

Cette espèce est omnivore. À l’instar des autres rongeurs, il consomme des graines, des fruits ou encore des bourgeons. Excellent grimpeur, il consomme les fruits directement sur les arbres dans les vergers, justifiant le nom utilisé pour cette espèce dans d’autres langues (ex : Garden dormouse en anglais ou encore Gartenschläfer en allemand). Toutefois, il se distingue des autres Gliridés, car il s’agit du rongeur d’Europe le plus carnivore. Il consomme notamment des insectes, limaces, oisillons, lézards, etc. Ces animaux peuvent constituer jusqu’à 80 % de son alimentation selon la période de l’année dans certaines régions. Les principaux prédateurs du lérot sont le chat domestique et les rapaces nocturnes.

Une reproduction saisonnière
© Lérot juv

Lérots juvéniles - Source : www.pronatura.ch 

La reproduction débute au printemps et se termine au mois de septembre. La gestation dure trois semaines. En général, il y a une à deux portées par an, chacune composée de cinq petits en moyenne. Seule la femelle s’occupe des juvéniles. Après un allaitement de quatre semaines, les petits lérots deviennent autonomes au bout de deux mois. Un lérot atteint sa maturité sexuelle au bout d’un an, c’est-à-dire après la première hibernation. Ce rongeur vit en moyenne quatre ans.

Effectifs, tendances et statut :
Monde (IUCN monde)

Le lérot est principalement présent en Europe de l’Ouest. En déclin, ce rongeur est classé comme quasi menacé d’extinction (liste rouge de l’IUCN).

La cause principale du recul de cette espèce est la destruction de son habitat (incendies, intensification de l’agriculture avec l’usage de pesticides par exemple). Une étude est actuellement menée en Allemagne pour comprendre l’ensemble des raisons expliquant la chute des populations du lérot. Aussi, l’association suisse Pro natura a mis en place à partir de cette année un programme de science participative auprès du grand public appelée « Sur les traces du lérot ». L’objectif est d’avoir un maximum d’informations sur la population du rongeur à l’aide de construction de tunnels à empreintes.

© répartition

Présence mondiale. Source : Eliomys quercinus (Linnaeus, 1766) - Lérot-Cartes (mnhn.fr) 

En France (IUCN)

Le lérot est également présent sur la liste rouge de l’ICUN, mais il est classé en préoccupation mineure sur le territoire métropolitain. Toutefois, toutes les régions de France ne sont pas à la même enseigne. En effet, cette espèce est classée en danger critique en Bretagne. Pour comprendre les raisons qui menacent le lérot dans cette région, le GMB (Groupe Mammalogique Breton) mène, depuis 2020, un programme d’étude et de protection de cette espèce.

© répartition

Présence en France métropolitaine. Source : Eliomys quercinus (Linnaeus, 1766) - Lérot-Cartes (mnhn.fr)  

En Ile-de-France

Observer un lérot en Ile-de-France est un phénomène assez rare, notamment à Paris, dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. Le fait d’être un animal nocturne complique l’étude de sa population dans le département.

Bibliographie
Ouvrages
  • 160 espèces mammifères, Ulmer (page 104)
  • Faune des villes 300 espèces qui vivent parmi nous, Vincent Albouy et André Fouquet, Delachaux et Niestlé (page 83)
  • Guide Delachaux des traces d’animaux, Lars-Henrik Olsen, Delachaux et Niestlé (pages 207 et 208)
  • L’étonnante histoire des noms des mammifères, de la musaraigne étrusque à la baleine bleue, Henriette Walter et Pierre Avenas, Robert Lafont (page 298)
Sites Internet

Article de Caroline Cann