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Quel est ce gros oiseau bossu avec des pattes d’alien ? Tout noir, un front blanc… plouf !

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La Nette rousse

Nette rousse, Netta rufina. Famille des Anatidae

Parce qu'elle le vaut bien...

La Nette rousse est un canard massif de la taille d'un Canard colvert et plus grand que la plupart des fuligules (53 à 57 cm de long et 65 à 90 cm d'envergure). Au milieu des troupes d'hivernants, le mâle adulte ne passe pas inaperçu. Sur sa grosse tête ronde, il nous présente avec fierté ses plumes orangées qu'il hérisse durant la parade nuptiale, ainsi qu'un bec rouge écarlate lui donnant un style si particulier voire unique. Ajouter à cela le noir parfait de la poitrine et de l'arrière train contrastant avec le blanc pur des flancs, et voilà autant d'éléments qui vous permettra d'identifier l'espèce sans difficultés. Ou du moins une identification du mâle, car la femelle se contente d'une livrée plus terne ressemblant à la femelle de Macreuse noire.
D'accord, les mâles revêtent également ce plumage mais le temps d'un été seulement.

Nette rousse

Photo © Geneviève Laulhé / Corif

Plutôt barboteur que plongeur !

La Nette rousse fait partie du groupe des canards plongeurs mais son régime trophique et son mode d'alimentation l'éloigne quelque peu de ce groupe et la rapproche davantage de celui des canards de surface.
En eau peu profonde, elle immerge la tête et le cou en basculant le corps ce qui lui permet d'arracher du fond les algues qu'elle affectionne le plus : les characées. Elle se nourrit également à la surface où elle pâture des plantes aquatiques comme les myriophylles ou potamots. Néanmoins, il lui arrive de plonger dans les eaux troubles et profondes pour capturer larves, têtards, petits poissons et autres mollusques.

Des couvées suspicieuses...

Dès novembre et durant tout l'hiver les couples se forment.
Au printemps, la Nette rousse recherche les plans d'eau relativement profonds avec une végétation riveraine fournie où le couple va s'accoupler. En mai-juin, la femelle doit trouver un endroit discret (sous des touffes de salicornes, sous les ronces, sous les buissons de saules etc) pour construire un nid sommaire et y déposer 8 à 12 oeufs. Des oeufs qu'elle pond à l'occasion dans le nid d'autres espèces de canard, en particulier celui du Fuligule morillon.
Ce comportement, appelé cleptoparasitisme de couvée, existe chez plusieurs espèces de canard.
Pendant la couvaison, le mâle veille à proximité du nid mais quittera le site pour muer à l'écart laissant la femelle assurer l'élevage des poussins.
En juillet, une partie de la population française rejoint des milliers d'individus sur le lac de Constance en Allemagne qui forment d'énormes rassemblements jusqu'à la mi-novembre.

Nette rousse

Photo © Jean-Claude Morin / Corif

Une diminution très nette

On rencontre la Nette rousse depuis l'Ouest de la Chine jusqu'en Espagne, mais c'est dans les steppes d'Asie centrale qu'elle est la plus répandue. A l'échelle eurpéenne, un déclin des effectifs nicheurs est enregistré principalement dans ses bastions orientaux (Russie et Roumanie).
Tendance similaire en France où la population nicheuse se situe en Camargue, Dombes et Forez.
Le premier cas de reproduction de l'espèce en Ile-de-France date de 1999 sur la commune de Marolles-sur-Seine en Seine-et-Marne.
En 2003, sept nichées ont été comptabilisées, trois en 2004 et au moins 11 en 2005. Les observations d'adultes en période de reproduction se font sur plusieurs sites, notamment sur la réserve ornithologique du Carreau Franc (Marolles-sur-Seine), où se trouve en grande partie la population nicheuse du département.

Concernant les hivernants, la Camargue accueille plus de 95 % des effectifs français (1500 individus en 1998), mais les fluctuations interannuelles sont importantes. En Ile-de-France, une dizaine d'individus hivernent régulièrement depuis le début des années 1990, toujours en compagnie d'autres canards plongeurs.

Malgré une forte diminution des effectifs nicheurs et hivernants en France, l'espèce semble étendre son aire de répartition en particulier dans le Nord, comme le prouve la nidification régulière en Ile-de-France et sur les étangs lorrains.
La Nette rousse est inscrite au Livre Rouge national des espèces menacées ainsi qu'à l'annexe II de la Convention de Bonn (liste des espèces migratrices dont l'état de conservation est défavorable), un classement à priori encore insuffisant pour l'épargner des cibles des chasseurs...

 

Pour en savoir plus...
ANVL (2006) - Bulletin de l'Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau. Volume 82/4, 192 p.
DEHORTER, O. et ROCAMORA, G. (1999) - Nette rousse Netta ruffina. pp 58-59. in ROCAMORA, G. et YEATMAN-BERTHELOT, D. (1999) - Oiseaux menacés et à surveiller en France. Listes rouges et recherche de priorités. Populations. Tendances. Menaces. Conservation. SEOF-LPO. 560 p.
LE MARECHAL, P. et LESAFFRE, G. (2000) - Les Oiseaux d'Ile-de-France. L'avifaune de Paris et de sa région. Delachaux et Niestlé. 343 p.