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Quel est ce gros oiseau bossu avec des pattes d’alien ? Tout noir, un front blanc… plouf !

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La Tortue d'Hermann

J'ai bien un bec, mais je ne vole pas...
Vous me croiserez peut-être cet été...

La tortue d'Hermann, Testudo hermanni hermanni. Classe des Reptiles, Ordre des Chéloniens.

Statuts : Annexes II et IV Directive " habitats-Faune-Flore ", Annexe II convention de Berne, Annexe II convention de Washington, Protégée au niveau national en France, UICN : Monde : faible risque (quasi menacé), France : vulnérable

Douce vieille dame

Dame tortue ne se rencontre pas en Ile-de-France, mais en ce mois de juillet, certains d'entre vous sont en vacances, d'autres vont partir, et si vous avez la chance d'aller dans le sud de la France vous rencontrerez peut-être la seule tortue terrestre française : la tortue d'Hermann. Dame Hermann est une vieille habitante de nos contrées, elle est apparue il y a 1,8 millions d'années ! Elle fait partie des Reptiles, les premiers vertébrés adaptés à la vie terrestre. Ce sont des animaux ectothermes (variation de la température corporelle en fonction de la température ambiante, tout en gardant des possibilités de régulation).

Tout de jaune et noir vêtue...

Notre tortue est un petit animal (130-166 mm de longueur, 300 à 1000 g) à la carapace jaune avec des tâches noires sur la dossière (la partie dorsale de la carapace), tandis que le plastron (la partie ventrale de la carapace) est d'un jaune plus terne avec des bandes noires. Les pattes sont en forme de massues avec de grosses écailles jaunes, et la tête est jaune verdâtre mouchetée d'ocre avec une écaille jaune vif derrière l'œil. Elle se distingue des autres tortues terrestres méditerranéennes par une petite griffe au bout de la queue.

Tortue jeune

Le jeune
Photo © Colette Huot-Daubremont / Corif

  Tortue male

Le mâle
Photo © Soptom

Elle vit dans le nord du bassin méditerranéen...

... avec une préférence pour les zones basses (altitude maximum de 800 m), peu accidentées et fortement ensoleillées, à la végétation de type maquis ou garrigue. Il existe deux sous-espèces : l'orientale - reconnaissable entre autre par une bande noire discontinue au niveau du plastron - visible dans une zone qui va de l'Italie à la péninsule des Balkans ; et l'occidentale - avec une bande noire continue au plastron - en Espagne, France et Italie.
En France, en dehors de la Corse, vous ne la trouverez plus que dans le Var et plus précisément dans la plaine et le Massif des Maures. Les Maures sont un milieu naturel magnifique, avec de belles forêts de chênes-lièges et une plaine somptueuse, au sol ocre parsemé d'orchidées et d'iris sauvages au printemps. Ce secteur était menacé il y a 15 ans par une usine de pneus, maintenant c'est le TGV méditerranée...

Tortue

Photo © Soptom

Elle sait s'économiser !

Dame Hermann est active de mars-avril à octobre-novembre, et hiverne (arrêt d'activité, avec une diminution de la température corporelle et des dépenses énergétiques) enfouie dans le sol le reste de l'année.

Les accouplements se font au printemps et à l'automne au hasard des rencontres (Monsieur Hermann a un plastron concave - position d'accouplement oblige - et une longue queue, Madame Hermann a un plastron plat et une petite queue). Les pontes ont lieu de mi-mai à mi-juillet pour des éclosions en septembre.

Dame Hermann ne couve pas ses œufs (ce n'est pas un oiseau) mais les enterre à moins de 10 cm de profondeur, dans une zone dégagée, et c'est le chaud soleil d'été qui s'en charge ensuite. C'est même de lui que peut dépendre le sexe des jeunes ! Une température moyenne en-dessous de 28-29 °C et vous aurez des mâles, au-dessus des femelles, et à 28-29 °C, ce sera selon les chromosomes sexuels...

A table !

Côté alimentation, c'est une espèce végétarienne mais qui de temps en temps aime bien croquer un escargot ou un orthoptère de passage...

Préservons-la !

Dame Hermann aurait tout pour mener une longue vie heureuse (80 à 100 ans), mais elle est en voie rapide de raréfaction en raison des incendies, des ramassages pour en faire un animal de jardin, de la pression de l'urbanisation, de l'abandon du pastoralisme qui embroussaille le massif, concentre les zones dégagées pour les pontes, augmentant ainsi la prédation... Donc si vous avez la chance de la rencontrer : observez-la, admirez-la, mais surtout NE LA RAMASSEZ PAS. Elle doit vivre libre et sauvage, au milieu des lavandes et des cistes, et non tristement enfermée dans un jardin à la merci de la tondeuse à gazon ou des crocs du chien...

 

Merci à Soptom pour les photos.
Pour en savoir encore plus, rendez-vous sur leur site www.villagetortues.com.