L'espèce du moisLe Tarin des aulnesC'est avec le Pinson du Nord ou encore la Grive mauvis l'un des Passereaux
dont l'arrivée sous nos latitudes annonce le retour des frimas.
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![]() Strobiles de l'aulne, le mets préféré des tarins... ![]() Photo © Corif |
Une appellation qui va de soi...Une bande de Tarins des aulnes se signale le plus souvent par ses cris.
Un concert de brèves notes métalliques et froides dans les grands saules, une petite troupe,
typiquement de vingt ou trente Passereaux trapus qui se déplacent de cime en cime... Une bande de Tarins dévalisant un vieux vergne est une des belles observations réalisables en hiver. Perchés, parfois suspendus tête en bas aux plus fines brindilles, les oiseaux se laissent approcher à quelques mètres, tout à leur tâche : extraire les graines des strobiles - ces fruits en forme de pommes de pin miniature caractéristiques de l'aulne. Silence, on mange ! Plus de cris, mais l'incessant "tic-tic" des becs extrayant sans ménagement les graines minuscules. C'est l'occasion d'observer tous les détails du plumage de notre visiteur d'hiver. Les femelles, plus ternes, sont faciles à distinguer des mâles dont la tête s'orne d'une calotte et d'une petite "moustache" noires. Soudain, la bande s'envole comme un seul piaf, et va se poser quelques mètres plus loin. Les Tarins poursuivent leur route vers le sud, d'arbre en arbre. |
En hiver, le Tarin est donc, par excellence, l'oiseau des bois humides et des bords de cours d'eau.
Mais son pays d'origine est la taïga, la vaste forêt boréale, de l'Europe centrale
jusqu'à la lointaine Mandchourie. Il s'y nourrit de graines de conifères,
ressource dont l'abondance détermine d'importantes fluctuations d'effectifs.
L'espèce niche aussi en France, dans les forêts de conifères d'altitude.
Mais ces quelques centaines de couples nicheurs sont si discrets,
si peu nombreux et si dispersés, des Vosges aux Pyrénées centrales,
que la nidification n'est pas prouvée chaque année, sauf dans le noyau pyrénéen.
Le Tarin des aulnes figure donc sur la liste rouge nationale comme nicheur rare.
Mais la population reproductrice française est anecdotique au regard des effectifs européens,
qui dépassent les douze millions de couples, Russie incluse.
En revanche, l'hiver voit affluer plusieurs centaines de milliers de Tarins, peut-être un million, ce qui en fait un hivernant assez commun, même en Ile-de-France. Les premiers migrateurs sont présents dès septembre, mais c'est à partir d'octobre qu'il est facile à découvrir, dans les bois humides et au bord des cours d'eau. On l'observe même parfois sur les quais maçonnés des grandes villes, pour peu qu'il y trouve, çà et là, son arbre fétiche. Il repartira dans les premiers jours d'avril.
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